Où faire de l’urbex dans Paris ?

Contraction des termes “exploration urbaine”, l’urbex est une discipline qui consiste à explorer des lieux abandonnés ou interdits dans des milieux urbains. D’anciennes usines abandonnées, en passant par des hôpitaux ou encore des centres commerciaux, pour les fans d’urbex, Paris est un terrain de jeu qui regorge d’endroits à découvrir…

Toutefois, il faut préciser que l’urbex est une pratique qui est la plupart du temps illégale. En effet, la plupart de ces lieux sont privés, bien que les propriétaires soient rarement connus. Il faut également noter que la pratique de l’urbex est très dangereuse : la plupart des lieux n’étant pas entretenus, vous devez prendre toutes les précautions possibles avant de vous aventurer dans ces lieux abandonnés. Vous retrouverez dans cet article 6 lieux à découvrir pour vous lancer dans l’urbex dans la capitale française ! Attention, certaines adresses ne sont pas publiques, et vous devrez réaliser vos propres recherches avant de visiter ces lieux.

Urbex à Paris : préambule pour les plus novices

Si vous n’avez jamais réalisé d’urbex par le passé, nous vous recommandons de suivre ces quelques conseils avant de vous lancer :

  • gardez toujours votre téléphone portable avec vous
  • partez au moins à deux personnes pour ne pas être seul en cas de difficultés
  • prévenez un ou plusieurs proches de votre départ
  • préparez un kit de secours pour être équipé en cas d’accident
  • emmenez des lampes de poche… sans oublier des piles pour les recharger !

La Petite Ceinture : une ancienne ligne de chemin de fer à Paris ?

Vous rêvez de faire le tour de Paris sans croiser personne ? Alors rendez-vous à la Petite Ceinture ! Cette ancienne ligne à double voie était utilisée au 19ème siècle pour transporter des marchandises avant d’être ouverte aux voyageurs. Malheureusement, la ligne fermera ses portes en 1934 devant la concurrence des transports. Mais aujourd’hui, pour les plus grands fans d’urbex Paris apparaît sous un nouveau jour dans ce parcours ferroviaire des plus insolites.

© Céline Harrand / Flickr

Adresse : 36 boulevard de Beauséjour, 16ème arrondissement.

Le Mausolée : une grande surface transformée en lieu artistique !

Même en matière d’urbex Paris fait aussi preuve de créativité ! En effet, alors qu’un supermarché Casino ouvrait ses portes au public il y a de cela plusieurs dizaines d’années sur la place Auguste Baron dans le 19ème, l’enseigne avait prévue les choses en grand avec un espace de presque 40 000m2. Malheureusement, avec un accès difficile proche du périphérique, le lieu fermera ses portes en 2008. Mais quelques années plus tard, des artistes vont décider de se réapproprier le supermarché et de le transformer en véritable oeuvre d’art qu’ils appelleront « Le Mausolée ».

© Paul Rdb / Télérama

Adresse : Place Auguste Baron – près du périphérique, 19ème arrondissement.

La Villa Bela Kiss : la mystérieuse maison de la capitale…

Pour ceux qui souhaitent faire de l’urbex Paris est une destination parfaite si vous voulez avoir des frissons ! La Villa Bela Kiss a en effet de quoi faire fuire les trouillards dès l’extérieur, par son aspect peu rassurant et très délabré. On ne sait que très peu de choses sur cette maison mystérieuse, dont il ne reste aujourd’hui que quelques meubles abandonnés à l’intérieur. Elle aurait été construite en 1907 et aurait été abandonnée dans l’urgence après une sombre histoire d’héritage…

© urbexsession.com

Adresse : Val-d’Oise, île-de-France.

Le Manoir Pavlovich : un château hanté en plein Paris ?

Le Manoir Pavlovich est l’endroit idéal pour les plus téméraires qui souhaitent faire de l’urbex à Paris ! Appelé également le « Château de Verdure », ce lieu est composé de tous les ingrédients pour faire un bon thriller. Avec des histoires plutôt macabres autour de ce manoir qui fait froid dans le dos, mieux vaut ne pas vous aventurier ici si vous avez peur des bruits qui peuvent survenir dans la nuit… Complètement abandonné, le Manoir Pavlovich est un lieu dangereux à explorer qui tombe peu à peu en ruines : faites très attention si vous décidez de vous y rendre !

© urbexsession.com

Adresse : inconnue.

Hopital Joe Hill : une ancienne clinique chirurgicale pour enfants

Si vous avez peur de vous blesser en faisant de l’urbex Paris est peut être fait pour vous, quoique… Bien que l’hôpital Joe Hill soit prisé par les amateurs d’urbex, nous ne sommes pas sûr qu’un médecin pourra vous aider s’il vous arrive quelque chose dans ce lieu ! Situé en plein Paris, cette ancienne clinique infantile totalement désaffectée ne vous laissera pas indifférent. Bien qu’il soit difficile d’y pénétrer, vous ne devriez pas être déçu par la vue imprenable sur la tour Eiffel visible au 2ème étage du bâtiment, en comparaison à d’autres pièces qui font froid dans le dos. A l’intérieur du bâtiment fait de briques rouges, on retrouve encore les meubles de l’époque, mais également du matériel médical qui servait à réaliser des opérations infantiles. L’histoire qui entoure cet hôpital est mystérieuse, mais on devine en voyant l’ensemble des jouets abandonnés que le départ des professionnels de santé et des occupants a été précipité.

© urbexsession.com

Adresse : inconnue.

Le château de la Solitude : une bien triste demeure historique…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le château de la Solitude n’a jamais aussi bien porté son nom qu’aujourd’hui. Situé au sud des Hauts-de-Seine, ce château abandonné aujourd’hui avait été construit par Marie-Philiberte Marquis, qui était la fille d’un grand chocolatier réputé pour ses salons de thé parisiens. C’est lorsque son grand-père et son père décèdent qu’elle décide de faire construire ce château démesuré pour noyer son chagrin. Après une dizaine d’année d’une vie morose dans ce lieu, le château est transformé en clinique privée après le décès de la propriétaire, pour finir en école privée pour mères célibataires. Mais malheureusement, le bâtiment sera complètement laissé à l’abandon dans les années 70, et il est aujourd’hui uniquement visité par les plus grands admirateurs d’urbex à Paris.

© Myrabella / Wikimedia Commons

Adresse : Bois de la Solitude, Plessis-Robinson.

Top 5 des lieux abandonnés à Paris ou faire de l’Urbex

Ville rêvée des amoureux et des romantiques, Paris est la ville de l’amour, de l’élégance et du savoir-vivre. Pourtant, entre les bistrots, les cafés et les immeubles de style haussmannien se cachent des merveilles d’un autre genre que seuls les connaisseurs savent apprécier. Des lieux abandonnés, fermés et désaffectés ou les amoureux d’urbex à Paris et d’exportation aiment s’aventurer à la recherche de nouvelles sensations.

Et pour eux aussi,  Paris ne manque pas de surprises !

Les catacombes

Avec des tunnels et passages longs de plus de 125 km, les catacombes de Paris représentent un véritable labyrinthe souterrain qui serpente en dessous de toute la ville.

Au départ, les Catacombes étaient de simples mines dont fut extraite la pierre servant à construire Paris. Ce lieu va finir par servir au 18e siècle de lieu où entreposer les ossements de près de 6 millions de Parisiens, faisant déborder les cimetières de la ville.

Catacombes de Paris - Catacombes de Paris : coupe-file + audioguide

Les catacombes se sont ensuite parées de mystères et de légendes, au point où nombreux sont ceux qui ne souhaitent qu’une chose : les explorer.

Il faut savoir qu’il est formellement interdit de descendre dans les catacombes. Les passages sont de simples plaques d’égout en apparence, quelques fois scellées, quelques fois rouvertes ou les connaisseurs s’enfoncent jusqu’aux entrailles de Paris.

Pour faire de l’urbex dans les catacombes, il est indispensable de suivre un groupe d’habitués qui pourront vous guider sans danger.

Le village de Goussainville

Et si au lieu de visiter des liens abandonnés, on se tournait vers un village entier ? C’est plus ou moins le cas du village de Goussainville, un village situé en périphérie de Paris, à à peine quelques kilomètres de l’aéroport de Roissy. Cet aéroport est d’ailleurs la raison de l’abandon massif du village, le faisant passer de 1000 âmes à un maximum de 300 aujourd’hui. Gênés par les nuisances sonores, la plupart des habitants ont préféré partir. Goussainville a désormais presque tout du village abandonné, avec ses maisons murées, ses commerces fermés et son vieux château totalement envahis par la végétation.

Sanatorium d’Aincourt

En 1920, une vague de tuberculose frappe la France. C’est à ce moment-là que de nombreux sanatoriums ouvrent leurs portes, dont celui d’Aincourt en 1933. Destiné à traiter et soigner les malades souffrants de la tuberculose, le sanatorium est un large ensemble d’édifices et de pavillons disposant de parcs et d’espaces verts.

Entre 1940 et 1942, le lieu fut transformé en camp de concentration avant de redevenir un centre médical. En 2001, la presque totalité des pavillons sont fermés, laissant le sanatorium à l’abandon, entre les mains des graffeurs et des passionnés d’urbex.

Ce lieu à l’avantage de proposer une architecture unique en son genre, et les graffitis qui recouvrent les murs apportent une ambiance un peu futuriste et post apocalyptique passionnante.

bunker caché sous la Gare de l’Est

Celui-ci est fermé au public, à part durant les Journées du Patrimoine. Pour y accéder, il faut trouver une plaque en fer située sous l’une des voies de la Gare de l’Est, mais qui est habituellement scellée.

Source : jrtwynam / Shutterstock.com

En dessous de quelques marches, c’est un bunker de 11 salles qui s’étend sous la gare. Construit en 1939, il est destiné à réguler et faire tenir la circulation des trains, et cela même en cas d’attaque au gaz.

Le château abandonné de Crespières

Dit également Le Grand hôtel de Sautour, le château de Crespières se situe dans la commune du même nom, en Yvelines.

Construit au début du 17e siècle, il a été remanié et modifié au fil des siècles. Passant de main en main depuis sa construction, ce château a été la demeure de Michel de Bourbon-Parme de 1960 à 1989. Dernier résidant du château, celui-ci est ensuite passé d’un promoteur immobilier à l’autre, sans jamais être entretenu.

En 2022 un groupe immobilier a déclaré acquérir le château pour le transformer en appartement. Un projet qui semble, pour l’heure, ne pas avoir débuté.

La communauté Urbex en France

L’Urbex ne se cantonne pas simplement à la ville de Paris, puisque la pratique s’est largement démocratisée dans le reste de la France. Initialement, l’exploration urbaine française était centralisée à Paris, où la plus grande communauté Urbex de France s’est développée année après année.

L’Urbex parisien est principalement née de l’exploration des catacombes de la capitale, par une poignée d’aventuriers curieux de comprendre ce qu’il se passe sous les pieds de ville des lumières. Les amateurs se sont rassemblés sur des forums internet, dont le plus connu est appelé la « Riffzone ». Progressivement, certains amateurs ont également pris d’assaut les toits de Paris, grâce notamment à la pratique du parcours. 

Le phénomène s’est démocratisé avec la multiplication des images, des films et des reportages sur les amateurs d’exploration urbaine, aussi bien en sous-sol que sur les toits des grandes villes. Grâce à cette démocratisation, l’Urbex atteint progressivement les différentes villes de France et devient un mouvement national. Le film Yamakasi, qui fut un énorme succès en France, est l’une des œuvres précurseurs du mouvement en France. 

Depuis, des petits groupes de passionnés ne cessent d’échanger pour dénicher des endroits désaffectés dans les recoins des différentes villes de France. L’avènement des réseaux sociaux a aussi créé une explosion de l’Urbex avec la diffusion en temps réel de lieux désaffectés et la possibilité de se rencontrer à tout moment, sans se connaître, grâce au pouvoir de ces applications. Les réseaux sociaux ont apporté une forme de sécurité à cette pratique. 

L’exploration urbaine a aussi interpellé bon nombre de photographes et d’artistes, qui voient dans l’Urbex un moyen de développer leur art et de contempler la beauté de ses lieux hors du temps. De nombreux concours de photographies sur thème de l’Urbex se développent ces dernières années en France, avec pour objectif de dénicher le cliché hors du temps, dans un lieu désaffecté, situé au cœur des grandes villes de notre pays. 

Benjamin
Salut à tous, je suis Benjamin, l'explorateur et le conteur derrière "LeBaladin". Vous savez, la vie est trop courte pour rester dans un seul endroit, et c'est cette philosophie qui m'a poussé à parcourir le monde. Avec un diplôme en journalisme en poche, j'ai décidé que le monde serait mon terrain de jeu et mon bureau. "LeBaladin" est le fruit de cette passion. Ici, je partage avec vous mes aventures, des plages secrètes de Thaïlande aux marchés animés de Marrakech. Chaque lieu que je visite devient une nouvelle page dans ce livre ouvert qu'est la vie. Vous trouverez des guides détaillés, des conseils pratiques et des histoires qui, je l'espère, vous inspireront à faire vos propres découvertes. Je suis également un grand défenseur du voyage durable. Pour moi, voyager, c'est aussi prendre soin des endroits que nous visitons et des personnes que nous rencontrons. Alors, si vous êtes prêt pour une aventure qui va au-delà des cartes postales, vous êtes au bon endroit.